HAZEL; i slipped my hand under her skirt

Et ça, c'est ma vie


« On racontait que la neige du mois de décembre s'était insinuée dans son petit cœur le soir où il était né et c'était pour cela que l'héritier Everdeen avait l'ingéniosité froide du démon. J'avais toujours aimé les légendes qui l'entouraient, même les plus sottes, peut-être parce que ces fables l'amusaient lui aussi... Avec sa mère, ils étaient des monstres à la grâce insolente, des anges aux lèvres pourries par le vice. Il n'y avait jamais eu de « Père », il n'y avait pas assez de place dans ce couple étrange pour une troisième personne. Hazel était donc un bâtard au sens propre du terme... Il avait ce sourire exquis, ce sourire de gamin écorché qui faisait fondre les pucelles, elles tombaient les unes après les autres et sur Merlin je le jure, la chute était foutrement bonne. Oui, j'étais tombée. J'avais chutée, trébuchée, glissée, tant de fois que je ne sentais même plus la douleur cuisante de ses abandons. Il pouvait bien aller se perdre entre les cuisses de ces garces infâmes si ça lui plaisait. Je n'en avais cure, il me revenait, il me revenait toujours, peut-être par lassitude ou alors par habitude. Il se faisait un plaisir cruel à me rappeler que je n'étais pas spéciale, que j'étais comme toutes les autres qui s'étaient, un jour, glissées dans ses draps de soie, juste une moins que rien qui ouvrait les jambes sur demande. Il avait déjà tout : l'argent qui s'écoulait de ses doigts, les filles qui gémissaient sous ses mains et la magie noire qui éclaboussait sa peau. Et pourtant ... Pourtant, cela ne lui suffisait plus. Il fallait chaque jour qu'il trouve de nouvelles choses, de nouveaux jeux malsains pour pimenter cette vie qu'il se plaisait à croire monotone. Son dernier loisir en date était une véritable abomination. Ses amis l'appelaient « la bouche de l'enfer », l'idée était simple : ils choisissaient, au hasard, deux sangs de bourbe, de préférence des amis, qu'ils obligeaient à se battre. Plus c'était sensationnel, plus cela lui rapportait. Le perdant se retrouvait dans l'obligation de se faire molester par la foule et en ressortait rarement indemne. Le tout était saupoudré de paris et de gallions, c'était un véritable paradis pour sang pur et sang mêlé... Hazel était un véritable monstre de sadisme, mais je n'arrivais jamais à lui en vouloir. Ce n'était pas vraiment sa faute, c'était un génie et les génies embrassaient la folie qu'ils le voulaient ou non. Il avait la gueule d’ange de Gabriel et l’esprit fou et tourmenté de Léviathan. Je le concédais volontiers, il avait eu un bon modèle. Sa mère excellait dans l’art du mensonge et de la cruauté. Sous ses airs de poupée de porcelaine -conférait disait-elle par ses origines russes - se cachait une vipère au cœur de glace. Ils étaient tous les deux pourris jusqu’à la moelle et ils s’adoraient profondément. J’en étais même venue, à une époque, à la jalouser. Je mettais mis dans la tête cette vilaine idée qu’un jour elle me le volerait, qu’elle le garderait précieusement contre son sein sans jamais couper le cordon. Jusqu'à ce que je réalise qu’il finirait par s’ennuyer d’elle, comme avec toutes les autres, comme avec moi. Il l’a quitterait : sans un regard, sans un sourire, sans un au revoir, sans cœur.»