Il est temps de rallumer les étoiles ; a i d e e n

Aideen est de la race des optimistes, des éternels albatros qui naviguent entre deux eaux, tentant d’ouvrir leurs ailes majestueuses pour s’envoler dans le ciel. Pour ne pas couler avec le navire. Il part du principe que pour vivre la beauté du monde, il faut croire jusqu’à ce qu’on en puisse plus, jusqu’à ce que tous les rêves se consument au large, et que l’on coule à pic dans les hauts fonds. Tant que l’on croit, il faut se battre contre les vents, dompter les courants, même si l’on a qu’une toute petite parcelle de chance. C’est la conviction, infaillible et grandiose, qui fait la différence entre l’homme et la bête. L’esprit pur ne connaît point de soumission. Passion adolescente, discours enflammés, désirs exarcerbés … Aideen veut tout, et que ce soit entier, ou alors rien … A tout juste seize ans, la modération n’est pas de son baguage. D’un tempérament virulent, le garçon ne mâche pas ses mots et ne fait pas de plis lorsqu’il s’agit de s’exprimer à qui de droit. Insolent, excessif, lunatique … Aideen fait beaucoup parler de lui. Qu’à cela ne tienne, le jeune homme s’en donne à cœur joie. Aideen plaît aux filles, comme aux garçons, bien qu’aucun n’admettrait cette hypothèse. Il faut pourtant croire que la galanterie n’est pas son fort puisqu’il ne trouve en ces demoiselles que des jouets de fortune, ou mieux, réceptacles parfaits d’un cynisme grinçant. Rares sont ceux qui le supportent vraiment, au quotidien s’entend. Il compte peu d’amis, n’en quémande pas d’ailleurs, et se moque des murmures qui fusent sur son passage. Toutefois, si vous êtes de ces rares privilégiés, sachez qu’il fera tout, et même au delà des possibles, pour être digne de votre confiance.

Certains voient en lui le gryffondor sans peur qui a trahi son clan, d’autres le serpentard acerbe … Il est un peu des deux, bien qu’il mourrait plutôt que de reconnaître une telle hérésie. Certes toute sa lignée est passée par Serpentard, mais pas lui. Il est différent, et prêt à le prouver haut et fort, même si cela doit le conduire à sa perte.

Même si cela signifie rompre avec le passé.

Oui, il est un Gryffondor, du moins tente t’il de s’en convaincre. Car au travers de cette quête d’identité, c’est tout un destin familial qu’il abat d’un coup sec. C’est l’épopée d’une petite vie en devenir …

« C’est un beau garçon, ça oui. Il est si grand qu’on dirait une montagne à côté de moi. Han et vous verriez ses yeux. Ils vous torpillent d’un battement de cils, pour sûr. D’ailleurs malgré les cancans, il y en a pas beaucoup dans le château pour oser lui tenir tête. C’est qu’il mord l’animal. Tiens ça me rappelle la fois où ce gros porc de Ted l’avait insulté dans les couloirs. Traître à son sang qu’il avait dit le bougre. Ni une ni deux, Aileen lui saute dessus, moi j’ai rien vu tellement que ça allait vite, vous pensez bien. En tous cas il l’a sacrément amoché le Ted. Y’en a même dans le château qui disent qu’il a pleuré sa mère. Moi j’y crois pas trop … Vous savez comment c’est, d’un peu de sable on bâtit des montagnes ici. Mais je m’égare. Ah oui, Aileen et ses beaux yeux noirs. Si noirs qu’on dirait tout le temps qu’il est triste ou en colère. Mais moi je sais bien qu’il est gentil. Puis c’est le seul en ce moment qui ose tenir tête aux serpentard, alors on respecte man. »

« Aileen ? Ce mec est trop prétentieux. Je ne peux pas me le blairer, c’est comme si y avait une sorte de courant électrique entre lui et moi. A chaque fois, je sors de mes gongs. Ouais physiquement c’est vrai qu’il est pas mal mais bon … On a déjà vu mieux. S’il arrêtait de se fringuer comme un jedi, peut être qu’il serrait potable, mais là non, il a vraiment des goûts de chiotte. Pfff je dois y aller. Laissez tomber ce type, il croit qu'il vaut mieux que tout le monde, mais c'est que de la bouche.»